Dès la fin de la seconde guerre mondiale, un grand débat s'instaure au sein de la CGT pourpréciser la doctrine du mouvement syndical français renaissant après cinq ans d'interdiction. C'est l'époque où la guerre froide débute. Le combat politique fait rage entre les tenants de la doctrine marxiste, qui préconisent un syndicalisme courroie de transmission du parti communiste, proche de l'URSS, et ceux qui prennent en compte la réalité du plan Marshall et alignent leurs positions sur les USA. Après plusieurs mois d'affrontements, la CGT éclate. D'un côté, les marxistes en gardent le contrôle avec l'aide de Moscou ; de l'autre, les pro-américains créent la CGT-FO avec, on le sait aujourd'hui, l'aide financière de la CIA.
Un certain nombre de militants décideront de ne se rallier à aucun des deux camps et de créer un mouvement syndical Autonome, d'essence uniquement professionnel, sans esprit partisan et s'interdisant de définir ses revendications par rapport à des partis politiques ou à des doctrines philosophiques. Ces organisations syndicales connaissent un réel succès, notamment dans la Fonction publique.
Très rapidement, les organisations syndicales Autonomes de la Fonction publique, de fibre corporatiste, ont éprouvé le besoin de dépasser le cadre étroit de leurs métiers pour aborder la défense plus large des droits de leurs mandants.
C'est le refus de choisir entre le camp issu de la CGT et sous influence du parti communiste, et celui de la CGT- FO à l'époque sous influence américaine. Les partisans de cette autonomie ont comme objectif final le rassemblement du mouvement ouvrier, mais dans une structure bénéficiant de l'autonomie indépendance.
C'est la volonté pour les syndicats de déterminer seuls leurs revendications, en-dehors de tout esprit partisan, notamment sans l'intervention des partis politiques ou des obédiences religieuses. C'est la possibilité de négocier et de contracter avec tous leurs interlocuteurs.
C'est une organisation qui laisse à chaque structure la liberté de déterminer ses revendications dans son champ de syndicalisation. Ce sont aussi les organisations de base qui déterminent elles-mêmes leur fonctionnement et leurs cotisations. L'adhérent paie directement sa cotisation à son syndicat.
© FA-FP - Fédération Autonome de la Fonction Publique - 96 rue Blanche 75009 Paris